Dans la quête de performance et de croissance, la santé mentale du dirigeant est souvent le grand oublié. Pourtant, les responsabilités accrues, la pression constante et l’isolement décisionnel peuvent mener à un épuisement profond. Prendre soin de la santé mentale du dirigeant n’est pas une faiblesse, c’est une condition de pérennité de l’entreprise.
Entre incertitude économique, pression des résultats et solitude du pouvoir, le quotidien du dirigeant est un terrain propice au stress chronique. De nombreuses études montrent une surreprésentation des troubles anxieux et dépressifs chez les chefs d’entreprise.
Le stress est d’autant plus insidieux qu’il est souvent nié ou minimisé par les dirigeants eux-mêmes. Pourtant, ses effets sont bien réels : troubles du sommeil, fatigue décisionnelle, repli relationnel.
La culture entrepreneuriale valorise la résilience extrême, l’endurance et la prise de risques. Cette image du leader inébranlable empêche souvent les dirigeants de reconnaître leurs limites et de demander de l’aide.
Briser ce mythe, c’est ouvrir la voie à un leadership plus humain, plus sincère, et finalement plus efficace.
Un dirigeant en détresse peut entraîner une démotivation générale, une mauvaise prise de décision et une perte de vision stratégique. À l’inverse, un dirigeant équilibré inspire la confiance, l’engagement et la créativité.
La santé mentale du leader a donc un effet domino sur l’ensemble de l’organisation. Elle doit être intégrée aux politiques RH et aux indicateurs de performance globale.
Mettre en place des dispositifs d’écoute, de coaching, de supervision ou de mentorat devient indispensable. Il faut aussi normaliser la vulnérabilité et redéfinir le leadership à travers le prisme du bien-être.
Certaines entreprises créent des espaces de parole entre pairs, des cellules de soutien psychologique, voire des programmes de développement personnel pour les dirigeants.
La santé mentale du dirigeant n’est pas un sujet secondaire : elle est au cœur de la performance globale. Préserver l’humain, même au sommet de la hiérarchie, est un acte stratégique aussi bien qu’éthique.